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Pauvretés : les femmes en première ligne

Campagne de fin d'année 2023 du Secours Catholique Caritas France

Chaque année mi-novembre, suite à la journée mondiale des pauvres, le Secours Catholique Caritas France lance sa campagne de mobilisation et de sensibilisation de fin d'année quant à la pauvreté. L'ONG a publié son rapport annuel sur l'état de la pauvreté en France le mardi 14 novembre 2023 : « PAUVRETÉS : LES FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE ». La collecte nationale a été lancée le dimanche 19 novembre et aura lieu jusqu'au 31 décembre. 
 

Je fais un don pour les actions du Secours Catholique contre la pauvreté

Les dons recueillis permettront de financer ses actions auprès des plus démunis à l’échelle nationale et dans le monde.

 

QUELQUES CHIFFRES POUR LA DÉLÉGATION DES HAUTS-DE-LORRAINE

Baisse du niveau de vie médian : 590 €
94% des ménages vivent sous le seuil de pauvreté (83% sous le seuil d’extrême pauvreté)

Explosion du montant médian des impayés (937€, +45%), dont plus de 90% sont liés au logement (loyer, énergie...) 

Hausse de la part de personnes en situation d’inactivité (+4%, soit 55%)
Précarisation des personnes étrangères qui sont en part stable (27,5%)
mais avec une diminution de la part de personnes avec un statut accordé (-6%)...

8 900 PERSONNES  (dont environ 4 000 ENFANTS, DONT 150 ACCOMPAGNÉS DANS LEUR SCOLARITÉ) RENCONTRÉES PAR 1 000 BÉNÉVOLES 
DANS 56 ÉQUIPES LOCALES ET À TRAVERS 45 ACTIVITÉS COLLECTIVES
Une surreprésentation des ménages composés d’un seul adulte (67,5%)
Un âge médian qui continue sensiblement de diminuer : 40 ans

Près de 43% des ménages rencontrés concernent des femmes seules (dont les 2/3 sont des mères isolées)
92% des enfants rencontrés 
par le Secours Catholique en 2022 vivent dans une famille où vit au moins une femme.
Évoquer la précarité des femmes implique donc de porter une attention particulière aux enfants qui les accompagnent

TOUS LES INDICATEURS ÉVOLUENT NÉGATIVEMENT ET TÉMOIGNENT D'UNE AGGRAVATION DES CONDITIONS DE VIE DES MÉNAGES DANS UN CONTEXTE D'INFLATION (+6,8% SUR L'ALIMENTATION, +23% SUR L'ÉNERGIE).

 

 

 

Télécharger le rapport
"État de la pauvreté en France en 2023"


En 2022, au Secours Catholique-Caritas France, 59 700 bénévoles répartis dans près de 2 400 lieux d’accueil ont rencontré 1 027 500 personnes. Ce sont 552 400 adultes et 475 100 enfants qui ont ainsi été accompagnés. Le recueil d’information annuel auprès de 49 250 ménages permet l’étude des situations de pauvreté des personnes rencontrées cette même année. Ce rapport comprend un dossier thématique qui porte cette année sur les conditions de vie des femmes et le profil général décrivant les caractéristiques sociodémographiques, les situations face à l’emploi ainsi que les ressources et conditions de vie des ménages rencontrés.

 

 


Secours Catholique : la pauvreté en ligne de mire

Par Josée Tomasi-Houillon 

 

   
 David Thiébaud et Anne Loeffler

On pouvait le craindre, malheureusement, les chiffres relevés  le Secours Catholique démontrent si besoin en était que non seulement la pauvreté perdure un peu partout  sur une courbe ascendante, mais aussi qu’elle augmente  dans le département. Le bilan 2023 présenté en conférence de presse  par David Thiébaud, délégué du Secours catholique des Hauts-de-Lorraine (Vosges et Meurthe-et-Moselle) indique qu’en 2022 pas moins de 8900 personnes ont été rencontrées dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle. Cela, pour 1 000 000 personnes au niveau national. Dans le détail, près de 4000 enfants sont concernés.  On remarque aussi à 67,5 %i une surreprésentation des ménages composés d’un seul adulte. Autre constat, sis autour de 40 ans, l’âge médian diminue sensiblement. Quant au  niveau de vie moyen des cas rencontrés, il est désormais fixé à 590 € mensuel, 94 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté, et 83 % sont tombés dans l’extrême pauvreté.

Dans un contexte d’inflation avec environ 6,8 sur l’alimentation et 23 % sur l’énergie, tous les indicateurs évoluent négativement et témoignent d’une  sérieuse aggravation  des conditions de vie des foyers.

Le Secours Catholique  relève une explosion du montant des impayés autour de 937 €, soit 45 % dont plus de 90 % sont liés au logement (loyer, énergie, assurances…). La hausse de la part de gens en situation d’inactivité prend 4 %, soit maintenant 55 % des cas.
Autre donnée, la précarisation des personnes étrangères dont le nombre demeure stable autour de 27,5 % enregistre cependant une diminution de 6 % de la part de personnes disposant d’un statut accordé.

Les femmes en première ligne

Les chiffres sont explicites,  43 % des ménages rencontrés  concernent des femmes seules, dont les deux tiers sont des mères isolées.

92 % des enfants rencontrés en 2022 par le Secours Catholique vivent dans une famille à l’intérieur de laquelle vit au moins une femme. « Évoquer la précarité des femmes implique donc de porter une attention particulière aux enfants qui les accompagnent », soulignait David Thiébaud. Une situation sur laquelle Anne Loeffler, bénévole référente, déléguée de Haut de Lorraine à la communication du Secours Catholique mettait également l’accent.Les chiffres avancés font peur. 22 % des femmes rencontrées en 2022 ne disposaient d’aucune ressource. Ce qui est un peu moins que pour les hommes, bien que l’écart diminue avec le temps.
Le taux d’emploi entre hommes et femme est similaire à 17 %. Mais à 34 % contre 16 % pour les hommes, les femmes réalisent plus souvent du temps partiel.


Vivre avec des enfants semble accroître le risque de basculer dans l’extrême pauvreté. 68 %  pour celles qui vivent avec un ou plusieurs enfants, pour 51 % pour celles qui n’en ont pas. Les mères de famille sont souvent confrontées au dilemme de continuer de travailler ou pas. Or, c’est souvent la femme qui se retrouve à arrêter son activité professionnelle pour rester au foyer.

Si l’on observe les demandes recensées, en milieu urbain les femmes vont plutôt demander de l’aide alimentaire. Dans le secteur rural, elles sollicitent plus généralement de l’aide  pour payer l'énergie, le chauffage, l'électricité…  Les femmes ont des demandes plus spécifiques, en besoin d’habillement, d’accompagnement éducatif,  à la scolarité, et aux vacances pour les enfants.

Pour une société qui prend soin !

Pour un monde plus juste et fraternel, le Secours Catholique aide et soutien autant que son possible.

« Malmener celles qui prennent soin, et qui le font malgré les violences, les ruptures, la misère, l’exil, c’est mettre à mal notre humanité, et la fraternité pourtant inscrite dans notre devise nationale. » Et d’ajouter : «  Une société qui prend soin c’est d’abord une société qui protège et valorise le soin,  mais aussi les personnes qui le prodiguent... » Et les associations n’ont ni les capacités ni la vocation  de suppléer, voire de remplacer l’action publique.

Savoir où se loger chaque soir, c’est la base. Le Secours Catholique recommande d’adapter le parc d’hébergement à la réalité des besoins. Et cela dans le développement d’une offre locative vraiment sociale. « Il manque aujourd’hui 20 000 places d’hébergement d’urgence. »    Le Secours Catholique martèle aussi la nécessité de régulariser la situation administrative d’exilés.  Parmi bien d’autres points de fractures sociales, un éclairage est porté sur l’urgence de reconnaitre l’activité de ceux considérés comme inactifs et de valoriser pleinement des activités invisibles et pourtant vitales. Le Secours Catholique plaide pour  une société fraternelle et bienveillante. Une société qui permet à chacun de subvenir à ses besoins essentiels et épargner à ses enfants les affres de la pauvreté. « Prendre toutes les mesures permettant aux parents en précarité de garantir à leurs enfants l’accès à une alimentation saine, un logement correctement chauffé, aux vacances, aux loisirs et à la culture .»

Josée Tomasi-Houillon
Église dans les Vosges – Décembre 2023

 

RECOMMANDATIONS ET ORIENTATIONS
DE LA DÉLÉGATION DES HAUTS-DE-LORRAINE

 

POUR UNE SOCIÉTÉ QUI PRENNE SOIN !
Malmener celles qui prennent soin et qui le font malgré les violences, les ruptures, la misère, l’exil,
c’est mettre à mal notre humanité, et la fraternité pourtant inscrite dans notre devise nationale.

Une société qui prend soin, c’est d’abord une société qui protège et valorise le soin, mais aussi les personnes qui le prodiguent.
Les associations n’ont ni les capacités, ni la vocation de suppléer les défaillances de l’action publique.

 

RASSEMBLER : 
Savoir où loger ce soir, mais aussi demain et les mois qui viennent : c’est la base.
Garantir un toit à chacun.e suppose de :
•   Adapter le parc d’hébergement à la réalité des besoins, le temps nécessaire à la fluidification des parcours résidentiels.

Il manque aujourd’hui 20 000 places d’hébergement d’urgence ;
•   Régulariser la situation administrative des personnes exilées ;
•   Investir fortement dans le développement d’une offre locative vraiment sociale.
 

RECONNAÎTRE LES CONTRIBUTIONS À LA SOCIÉTÉ :
Structurer toute la politique sociale autour du plein emploi est une impasse :
•   Reconnaître l’activité des “inactifs” et valoriser pleinement ces activités invisibles et pourtant vitales ;
•   
Ne pas réserver le bénéfice des politiques sociales à la condition d’un emploi (“congé proche aidant” indemnisé,
accès au service public de la petite enfance, attribution de logements sociaux...) ;
•   
L’octroi d’un revenu vital ne doit souffrir d’aucune contrepartie.
 

SUBVENIR À SES BESOINS VITAUX ET À CEUX DE SES PROCHES :
Pouvoir subvenir à ses besoins essentiels et épargner à ses enfants les affres de la pauvreté.
Une société qui prend soin se doit notamment de :
•   
Garantir une rémunération décente aux personnes en emploi ;
   Indexer les minimas sociaux sur le Smic et revaloriser et étendre le RSA ;
•   Cesser la stigmatisation des allocataires et rendre les services sociaux plus accessibles ;
•   Prendre toutes les mesures permettant aux parents en précarité de garantir à leurs enfants
l’accès à une alimentation saine, à un logement correctement chauffé, aux vacances, aux loisirs et à la culture.

 

NOTRE ACTION EN MEURTHE-ET-MOSELLE ET DANS LES VOSGES :

•   Poursuivre le développement de nos aides indirectes en développant le pouvoir d’agir
des personnes que nous rencontrons par la confiance, l’engagement et la valorisation des talents
•   Déployer nos aides directes résolument dans une logique
de complémentarité des dispositifs de droit commun
•   Poursuivre notre engagement dans la structuration d’actions visant un accès digne à l’alimentation

 

 



ENSEMBLE, CONSTRUIRE UN MONDE JUSTE ET FRATERNEL

Deviens bénévole ! Rejoins la délégation des Hauts-de-Lorraine !    Fais un don


Crédits Photos  : ©Mathieu Génonl, Xavier Schwebel, Christophe Hargoues / Secours Catholique-Caritas France

 

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